« Cela fait maintenant 12 ans, qu’au départ d’une interrogation, je me suis plongé dans un travail de longue haleine. Devant l’émerveillement que me procuraient certaines images, je me suis demandé ce qui pouvait bien provoquer cette intense sensation. Nébuleuses, fossiles, minéraux, étoiles filantes, atomes d’or...plus je me renseignais sur leur provenance, sur les phénomènes qui en sont à l’origine, et plus quelque chose d’intemporelle et d’universel semblait se dégager de ces images qui appartiennent à toustes. Venant du cinéma d’animation, je n’ai eu depuis de cesse d’expérimenter, de mettre en mouvement ces matières, de tenter de les recréer. Plus je les assemblais pour les faire dialoguer, et plus une narration semblait se dégager, de projet en projet, qui me ramenait invariablement vers le cosmos et le particulaire. »
Francis, Clément Courcier de son vrai nom, est un réalisateur-plasticien de films expérimentaux. Curieux des formes et de la plastique de l'image, Francis s'interroge sur ce que ces dernières nous racontent et comment elles résonnent en nous. Il expérimente ainsi tout azimut, (expérimentations sous caméra, peinture animée, monotype, 3D, animation volume, live, laps time ) à la recherche du fil narratif qui tisse la toile de voyages à la fois introspectifs et cosmiques. En 2016, il réalise "Dix puissance moins quarante trois seconde", un voyage onirique sur la transformation de la matière. Eau, huile, encres, réactions chimiques, décomposition de végétaux en tout genre; Francis nous fait voyager du particulaire aux immensités du cosmos en mettant les matières qui nous entourent à l'épreuve dans ses expérimentations. Achevé en 2024, sa dernière réalisation, "Trois cent mille kilomètres par seconde", le mène a expérimenter avec la lumière. Grâce à différentes installations, véritables jeux de parcours optiques, Francis fabrique des « images de lumière », qui se mêlent à un corps qui danse, pour un nouveau voyage, en 3D relief. Ce travail a mené à plusieurs résidences, dont une résidence art-science à l'institut Lumière Matière à Lyon, questionnant cet étrange objet qu'est la lumière et explorant la fabrication d'images au cœur d'un laboratoire de recherche en physique quantique. Ce film marque également les débuts d'une collaboration avec Claudie Gatineau, acrobate et danseuse circassienne. Danse, projections vidéos, leurs pratiques se mêlent autour de la création des « éthologies dansées ». En dehors de sa pratique de réalisation, il travaille en compositing (post production) sur long et court-métrages d'animation, principalement dans la recherche du mélange des matières, des différents médium qu'offre l'animation. Ainsi que dans la création d'effets spéciaux fait main, à la Douglas Trumball.